Broken Homeland
de Thierry Mazurel
Série réalisée en cours avec Adrian Claret.
Tirages pigmentaires sur papier baryté.
La série Broken Homeland, que l’on peut traduire par « patrie abandonnée », est un hommage à un ancêtre que je n’ai pas connu. Si je suis happé par ces paysages oubliés, c’est pour réinventer une partie de mon histoire, celle de mon grand-père Théophile qui a fui la Roumanie à vingt ans pour venir s’installer d’abord en Auvergne, puis à Paris.
A force de voyages, j’ai fini par tracer une diagonale qui relie le Sud-Est de l’Europe à la France. Ainsi j’imagine à ma manière le chemin que Théophile a pu parcourir. Capturer en noir et blanc des paysages abandonnés par le temps, non encore empreints de modernité, me permet de l’imaginer sur ces routes, un siècle auparavant. Il a dû passer par là, voir les mêmes horizons, traverser les mêmes forêts, les mêmes champs, entendre le même silence, avant de poser sa valise et de poursuivre son chemin.
Broken Homeland s’apparente à la fois comme une histoire vraie et un parcours imaginaire dans l’Europe continentale.